AID, une vision du développement
« AID » signifie Actions Intégrées de Développement.
En ce sens, le réseau AID est d’abord une multitude de projets d’insertion sociale et professionnelle articulés autour de la formation et/ou de l’emploi. Ces projets, ancrés dans un tissu socio-économique et culturel local, participent à un développement alternatif égalitaire et se rassemblent autour de valeurs communes.
En substance, les centres du réseau AID se veulent des réponses aux situations d’inégalité, au travers de projets concrets, portés par des acteurs de changement avec et pour les personnes vivant les réalités de l’exclusion sociale, économique, politique et culturelle. Les actions se mènent dans le cadre de l’insertion socioprofessionnelle à travers la formation et l’emploi, mais aussi en travaillant avec les personnes à leur émancipation individuelle et collective en tant que citoyens actifs.
Historique
Au début des années 80, avec le 2ème choc pétrolier, la crise s’installe. Un phénomène jusqu’alors marginal et ponctuel s’amplifie démesurément : le chômage, qui a pour conséquence directe l’exclusion sociale d’un grand nombre de personnes.
C’est pour apporter une réponse à ces difficultés que les premières initiatives Actions Intégrées de Développement (AID) voient le jour, en 1985, portées par la démarche associative de personnes du MOC.
A cette époque, ce sont les personnes faiblement qualifiées et les jeunes qui sont le plus durement touchés avec des périodes sans emploi qui s’allongent. Les acteurs de terrain décident alors de s’organiser pour développer des projets et initiatives de formation à destination de ces publics particuliers.
A la Commission Travail de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC), par exemple, des acteurs développent le concept de formation par le travail incluant une dimension d’éducation permanente sans se limiter à celle-ci. En 1985, un dossier est introduit auprès de l’Initiative Régionale d’Emploi des Jeunes (IREJ) et auprès du Fonds Social Européen (FSE) pour obtenir les financements nécessaires à la concrétisation de ces nouvelles initiatives. Elles sont relayées dans la sphère politique grâce au soutien du Centre d’Information et d’Education Populaire (CIEP).
En 1987, le Conseil de la Communauté française vote le décret assurant le financement structurel des actions de formation de demandeurs d’emploi faiblement qualifiés. l’ASBL AID publie ses premiers statuts au Moniteur Belge et s’autonomise du CIEP.
Pendant quinze ans, des centres AID sont créés en Wallonie et à Bruxelles soutenus par les MOC régionaux articulés essentiellement autour d’activités de formation agréées, d’abord par la Région Wallonne puis à partir de 1994, par la Commission Communautaire française (COCOF) en Région de Bruxelles-Capitale.
A partir de 2002, les centres de formation reçoivent en direct les agréments et les subsides au titre des Entreprises de Formation par le Travail (EFT) et d’organismes d’insertion Socio-Professionnelle (OISP). Et l’ASBL AID adapte progressivement ses statuts pour répondre aux évolutions des cadres législatifs.
Le système est géré de manière centralisée par l’AID Nationale qui organise la solidarité entre toutes les entités du réseau AID. Pour ouvrir à d’autre centres et élargir la représentativité du réseau, les modalités de participation des centres évoluent avec la possibilité pour un centre d’être « intégré » (avec un pouvoir organisateur où le MOC est majoritaire) ou « associé ».
Missions et objectifs
L’AID Coordination centrale est l’outil commun pour animer le réseau et prester des services collectivement et individuellement pour l’ensemble de ses membres. Elle poursuit cinq missions identifiées comme suit :
- La gestion déléguée de relations extérieures et de relations politiques pour le compte de tous
- L’information et la communication
- La réflexion et l’animation pédagogique
- Le développement
- L’aide à la gestion
Pour en savoir plus et comprendre comment ces missions se déclinent concrètement, consulter la page de nos activités et celle de nos projets.
Le réseau
La réalité du réseau AID, c’est à la fois le nombre de centres qu’il fédère et la situation des stagiaires pour lesquels il existe. Ci-dessous quelques chiffres pour mieux identifier le réseau AID.
Les centres
Fin 2020, le réseau AID se compose de 30 associations : 25 sont en Wallonie et 5 à Bruxelles. Les centres se décomposent en 10 EFT et 1 AFT, 18 OISP en Wallonie et 4 centres OISP à Bruxelles. Parmi eux, on distingue 16 centres intégrés et 14 centres associés. Accéder à la cartographie des centres.
Les stagiaires
Spécificités
- Le public de nos centres reste majoritairement féminin (60%). Cela est particulièrement marqué en OISP (70% de femmes) et varie peu d’une année à l’autre.
- Notre public peut être considéré comme faiblement à très faiblement qualifié avec une forte proportion (64%) de stagiaires disposant au maximum du certificat d’enseignement secondaire du deuxième degré (CES2D) dont 19% des
stagiaires n’ont pas de diplôme, 20% disposent du CEB et 25% sont titulaires du CES2D - Les chômeurs complets indemnisés représentent 46% de notre public. Les 54% restants se répartissent entre les personnes relevant du CPAS (28%) et de la catégorie « autres » (26%) de personnes sans revenu (à charge d’une autre personne).
- Les chômeurs complets indemnisés représentent 54% et les personnes relevant du CPAS représentent 26 % de notre public
- Si les moins de 25 ans représentent 22% du public (en baisse), la majorité des stagiaires (1289 personnes) ne sont pas des jeunes sortis de l’école.
Voir les analyses de notre rapport d’activités 2021
Appartenance au M.O.C
Comme mentionné dans l’historique du réseau AID, ce dernier est lié au M.O.C (Mouvement Ouvrier Chrétien) de plusieurs manières. Le réseau AID a pris racine et s’est développé à partir des forces vives du mouvement pour en devenir le service d’insertion socioprofessionnelle. Ils partagent les valeurs de solidarité, de pluralisme et d’indépendance…
Ils poursuivent les mêmes actions pour plus d’égalité et de justice sociale, et agissent suivant les principes d’Education Permanente pour une citoyenneté participative et contre les exclusions de toute nature.
L’articulation au Mouvement Ouvrier Chrétien permet de relier des logiques micro-sociales (actions locales, de solidarité immédiate) aux logiques macro-sociales (constats et recensement sur le terrain de problèmes, de difficultés et de blocages qui nécessitent des relais institutionnels plus larges). Les centres de formation du réseau AID se sont toujours refusés d’être de simples « aménageurs de société duale ». « Etre politique » et agir avec des relais organisés est donc indispensable.